Pendant des décennies, l'illustration a été supplantée par la photographie, qui répondait parfaitement aux besoins des services de marketing et de communication des marques, tandis que les directeurs artistiques, les mannequins et les photographes grassement payés concevaient de magnifiques éditoriaux que les consommateurs pouvaient exhiber dans les magazines. Alors qu'autrefois Kenneth Paul Block dessinait les vêtements à mesure qu'ils apparaissaient sur les podiums de New York depuis son siège au premier rang, un groupe de photographes capturait chaque détail et les images pouvaient être mises entre les mains des responsables des médias sociaux presque instantanément.

Mais la presse écrite perd de son importance et un contenu magnifiquement photographié est à la portée de tout propriétaire de smartphone qui se trouve au bon endroit au bon moment. L'illustration de mode est devenue de plus en plus populaire sur les médias sociaux pendant le verrouillage, mais on ne crée pas une belle illustration de mode avec la dernière technologie Apple ou les derniers filtres. Les illustrateurs de mode ne sont plus en concurrence avec les photographes et sont convaincus que les deux formes d'art peuvent exister indépendamment mais côte à côte. L'activité récente du secteur amène de plus en plus de personnes à partager cette conviction.

Connie Gray, cofondatrice de la galerie Gray M.C.A. à Londres, spécialisée dans l'illustration de mode, a déclaré à FashionUnited en janvier lors du lancement à New York de son exposition Drawing on Style dans le cadre de l'événement Masters of Drawing : "Jusqu'à récemment, l'illustration de mode était presque de second ordre. C'était un peu méprisé parce que c'était de l'art illustratif, c'était du travail sur commande." Le vent semble certainement tourner.